J’ai l’immense honneur et bonheur de connaître une des combattantes de judo présente aux Jeux Olympiques de Tokyo. Il me semblait qu’avec la distance, la seule preuve tangible de mon soutien inconditionnel serait de me réveiller à 4h du matin pour suivre ses combats.
Me voici donc à 4h, réveillée et déjà concentrée, prête à combattre moi-même s’il le fallait…
Ça y est, c'est le Moment, elle entre sur le tatami, avec une présence incroyable et un regard ultra-concentré. Les combattantes se saluent, c’est parti.
Elle a gagné son premier combat.
J’étais fière d’elle car elle le mérite largement.
Et je n’ai même pas pensé à la combattante vaincue.
Je me suis focalisée sur mon amie, celle qui a gagné.
Puis elle a gagné son deuxième combat.
J’étais encore plus fière d’elle, car elle mérite vraiment cette victoire.
À nouveau, je n’ai pas eu de pensée pour son opposante, vaincue.
Elle a perdu son troisième combat, la qualifiant pour les sessions de rattrapage.
J’espérais encore et toujours qu’elle puisse se hisser sur les podiums, car elle le mérite tellement.
Puis elle a perdu son dernier combat. La médaille ne sera pas pour aujourd’hui.
Et là j’ai eu honte d’avoir célébré ses victoires plus que la défaite car j’étais fière d’elle comme jamais.
Je venais de comprendre.
En voulant gagner, on prend le risque de perdre. Et quand on perd, c'est devant soi-même, mais aussi devant les yeux attentifs de sa famille, de son équipe, de ses amis, de ses supporters, des caméras et spectateurs du monde entier, on est profondément triste.
Pourtant il faut continuer d’avancer, puiser dans ses ressources et dans sa résilience, pour se dépasser encore et encore et garder l’envie de gagner pour la prochaine fois. Au-delà de la performance physique, c’est la performance mentale qui sera décisive, la capacité à être là, au bon moment, à son potentiel le plus haut.
À mon amie et à tous les sportifs de haut niveau du monde entier : je vous admire, nous avons tant à apprendre de vous. Merci.